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Paris 1752, fièvre au Palais Royal

1752, Paris s’éveille.

Depuis la mort de Louis XIV, Paris bruisse d’un renouveau des pensées, des sciences et des Lumières alors qu’éclate la Querelle des Bouffons. L’orchestre de l’Opéra Royal de Versailles sous la direction de Stefan Plewniak nous présentera le prétexte de la querelle : ce simple petit opéra nommé La serva padrona de l’italien Pergolèse qui en 1752 détonna si fort avec la Tragédie lyrique française, certains prenant parti du côté du Roi, d’autres du côté de Marie-Antoinette.

Ce n’est pas ici l’Italie contre la France qui est en jeu ; les merveilleuses Méditations pour le Carême de Marc-Antoine Charpentier par l’ensemble Les Surprises sous la direction de Louis-Noël Bestion de Camboulas ou ces Concerti di Parigi de Vivaldi encore par l’orchestre de Stefan Plewniak en illustrent la fructueuse rencontre. En revanche cette Querelle est la demande, surgie à Paris, d’une musique plus « naturelle » s’éloignant des dogmes versaillais qui se cristallisaient alors dans l’opéra.

C’est donc à partir de cette période que se construisit le nouvel opéra français si célèbre au XIXème siècle et ce, grâce à Gluck venu lui aussi à Paris pour promouvoir la « grande ligne ». C’est la haute-contre Reinoud Van Mechelen avec l’ensemble a nocte temporis au complet qui viendront nous faire entendre les nouveaux opéras qui font le grand réveil parisien. 

C’était un devoir en effet pour les compositeurs d’aller à Paris comme le firent aussi Mozart ou Haydn, ce dont témoigne l’ensemble les Folies Françoises avec Patrick Cohen-Akenine et Béatrice Martin qui nous feront aussi connaître le « Mozart noir », le Chevalier de Saint-George, Franc-maçon de son état. 

Tant de nouveaux lieux parisiens dans cette deuxième partie du 18ème siècle portent des nouvelles musiques, comme par exemple l’avènement du quatuor à cordes, que nous entendrons avec Aude Lestienne et l’ensemble La Française, mais aussi le nouvel instrument que l’on appelle pianoforte que Pierre Bouyer et Nicole Tamestit mettront en lumière.  

Notre semaine finira en fête avec des concertos de violon et ouvertures d’opéra de tous les grands compositeurs joués à Paris comme Rameau, Mondonville, Haydn, Leclair, et ce, à l’Académie Royale de Musique ou au Concert Spirituel. Et ce sera l’ensemble Les Nouveaux Caractères sous la direction de Sébastien d’Hérin qui officiera devant nous. 

Pendant ce temps, à Saint-Michel-de-Maurienne, l’ensemble La Bellezza de Solène Riot et l’artiste Slamouraï attireront un nouveau public par une musique accompagnée de poèmes « slammés ».

Gaël de Kerret, artistic Director

Gaël de Kerret has roamed Europe for about fifteen years, from one festival or radio station to another, all the while releasing a good twenty recordings of Early music (A Sei Voci, Clemencic Consort) as well as contemporary works (2E2M, TM+, Groupe Vocal de France, Orchestre Philarmonique de Radio-France…). He sings at La Fenice in Venice, at the Musikverein in Vienna, at the Utrecht festival, the Montpellier festival, at Radio-France, at IRCAM, or other prestigious venues, or again within the Union européenne des Radios, with such renowned conductors as Philippe Herreweghe, Jean-Claude Pennetier or Jean-Claude Malgoire. In 1997, he directs the Children’s Choir of the Paris National Opera House for a series of ten concerts and a recording. He is Director of Les Cours Européennes, a Baroque ensemble, and now also, Artistic Director of the Festival Valloire baroque, ever since its creation. A passionate pedagogue, he is Senior Professor and teaches singers on their way to professional careers at the Versailles Conservatoire à Rayonnement Régional.